Tai Chi Chuan Jing

wdngfrnc_newlogo Tai Chi Chuan Jing
(Le Canon du Tai Chi Chuan)


Le Taiji (pôle suprême)
Est né du Wuji (dépourvu de pôle).
Il produit à la fois le mouvement et la fixité,
C’est la mère du yin et du yang.
Dès qu’il y a mouvement, il y a séparation.
Une fois qu’il y a fixité, il y a unité.
Il n’y a là rien d’exagéré, ni rien qui fasse défaut.
Suivez la courbe, puis redressez,
Si l’adversaire est dur et rigide, je suis flexible et doux. Cela s’appelle Zou (être mobile).
Si j’accompagne l’adversaire, cela s’appelle Nian (adhérer).
Si les mouvements de l’adversaire sont rapides, alors ma réaction est rapide.
Si ses mouvements sont lents alors je les Sui (suis) lentement.
Bien que les variations soient infinies,
Les principes demeurent les mêmes.
Avec la pratique, on comprend peu à peu le Jin (la force cultivée).
C’est la compréhension du Jin qui nous permet d’atteindre le plus haut niveau de la maîtrise,
Mais pour cela, il faut pratiquer longuement et assidûment,
On ne peut pas devenir expert en un clin d’oeil.
Détendez le cou et alignez correctement la tête,
Le Qi (énergie vitale) descendra au fond du Dan Tian (champ de cinabre).
Ne vous penchez ni d’un côté, ni de l’autre, et ni en avant, ni en arrière.
Dissimulez soudainement, révélez soudainement,
S’il y a une pression sur la gauche, alors videz la gauche.
S’il y a une pression sur la droite, alors éloignez la droite.
Quand l’adversaire lève les yeux, je suis encore plus haut,
Quand il baisse les yeux, je suis encore plus bas.
Quand il avance, je suis encore plus loin,
Quand il se retire, je suis encore plus près.
Une plume ne saurait être ajoutée,
Une mouche ne pourrait se poser.
Personne ne me connaît,
Moi seul, je les connais tous,
C’est ainsi qu’un héros devient invincible.
Il y a tant d’autres écoles d’arts martiaux,
Mais bien qu’elles paraissent si différentes les unes des autres,
Dans la plupart d’entre elles, le fort brutalise le faible,
Le lent se soumet au rapide.
Le puissant bat ceux qui sont dépourvus de puissance,
Les mains lentes cèdent devant les mains rapides.
Tout cela est entièrement dû à une capacité innée,
Et n’a rien d’une capacité acquise.
L’expression « Quatre liang (once chinoise) déplacent mille jin (livre chinoise) »
Montre clairement que nous n’usons pas de la force pour l’emporter.
Quand on voit un vieillard de quatre-vingts ans soutenir l’assaut d’un groupe de gens,
Comment peut-on attribuer cela à la vitesse ?
Restez aussi fixe qu’une balance en équilibre,
Déplacez-vous telle une roue.
Quand le poids est bien descendu d’un côté, alors on pourra continuer.
La double lourdeur entrave nos mouvements.
Souvent vous voyez des gens qui pratiquent depuis des années,
Mais qui sont encore incapables de changer et de tourner.
Cela les met entièrement sous le contrôle d’autrui.
Ils ne se rendent pas compte qu’ils souffrent de la double lourdeur.
Pour venir à bout de ce mal,
Il nous faut connaître le yin et le yang.
Nian (adhérer), c’est Zou (être mobile),
Zou, c’est Nian.
Le yin ne se sépare pas du yang,
Le yang ne se sépare pas du yin.
Le yin et le yang s’aident mutuellement,
Et c’est alors qu’on comprend le Jin (force cultivée).
Une fois qu’on a compris ce qu’était le Jin,
Plus on s’entraîne et plus on devient compétent.
Mémorisez en silence, étudiez et imitez.
Petit à petit vous obtiendrez ce que votre cœur désire.
L’essentiel est de s’abandonner pour suivre l’adversaire.
Beaucoup se trompent en renonçant à ce qui est proche pour suivre ce qui est au loin.
Comme on dit : « D’un écart de la taille d’un cheveu naît un décalage de mille Li (mille chinois). »
Il revient à l’apprenant de faire soigneusement la part des choses.

Traduction de l’anglais de Ladan Niayesh

Wudang Tai Chi Chuan France